1er février 2017
Chère Camarade, Cher Camarade
A l’issue du second tour des Primaires Citoyennes, le résultat est net. Benoit Hamon est désormais le candidat légitime des socialistes.
Nulle amertume, nul ressentiment ne doit nous guider, mais uniquement l’intérêt des Françaises et des Français dans une élection complexe et difficile qui – si nous ne prenons pas garde – peut mener au pire.
Je veux féliciter notre première secrétaire fédérale, Martine Filleul pour l’organisation exemplaire de ces primaires citoyennes dans le Nord. Elle est la garante, et elle continuera à l’être, de l’unité et du bon fonctionnement de notre parti dans notre fédération. Je veux aussi féliciter toute son équipe qui l’a accompagnée dans cette réussite.
Je salue avec amitié et respect Manuel Valls qui avec plus de 41% des suffrages incarne une autre voie qui doit être écoutée pour favoriser le rassemblement de notre famille. D’autant que parmi les électeurs sympathisants socialistes, il a emporté la moitié des suffrages – voire plus – selon toutes les enquêtes de sorties des urnes réalisées dimanche dernier.
Une autre étape de la campagne s’engage : celle du rassemblement, de l’unité et de la force d’un programme structuré et financé pour espérer accéder au second tour de l’élection présidentielle. L’élection présidentielle n’est bien évidemment pas une élection à la proportionnelle, il s’agit d’élire le chef de l’Etat, et nous avons trop en mémoire celle de 2002 pour nous autoriser la division.
41% des électeurs, soit près d’un million, ont dit leur attachement à la valeur travail et à la recherche de la croissance économique pour privilégier la redistribution en faveur des solidarités. Il revient à Benoit Hamon de leur parler. Lors de la convention nationale d’investiture du 5 février prochain, dans son discours, Benoit Hamon doit affirmer sa capacité et sa volonté de rassembler, avec une réelle capacité d’écoute.
Ici où là, j’entends ou je lis des mots très durs, des mots qui visent à exclure ou à blesser. Je les regrette car ils ne contribuent pas au rassemblement des militants et des électeurs socialistes.
Certains camarades sont tentés d’apporter leur soutien à Emmanuel Macron, qui a été ministre durant ce quinquennat. Je m’interdis de juger leur réflexion actuelle, car je suis certain qu’ils restent fondamentalement attachés à la famille progressiste.
Benoit Hamon doit les retenir.
Notre candidat doit aussi être porteur d’une part essentielle du bilan de la gauche de 2012 à 2017. Pas tout le bilan, cela lui sera impossible compte tenu de ses choix passés, mais l’essentiel du bilan, celui de la création du tiers payant généralisé, de la prime d’activité, de la garantie jeune, de la lutte contre la pauvreté, de la hausse du RSA, de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont travaillé longtemps, du compte pénibilité, de la construction de logements sociaux dans les villes carencées, du mariage pour tous, de l’action décisive engagée par le gouvernement pour inverser la courbe du chômage, et en particulier celle des jeunes, de la maîtrise du déficit public, du retour à la croissance, etc.
Pour le moment il s’est adressé essentiellement aux électeurs de Jean Luc Mélenchon. C’est un choix tactique qui peut avoir un sens, à condition d’unir les siens dans un premier temps. Si Benoit Hamon a obtenu un peu plus d’un million de suffrages à la primaire, il en faut environ 7 millions pour espérer parvenir au second tour d’une élection présidentielle. C’est un objectif difficile à atteindre et qui nécessite donc une large capacité à rassembler.
Je ne peux me résoudre à un duel entre une droite dure et l’extrême droite et il ne faut pas croire que les difficultés actuelles de la droite la disqualifie d’office pour la présidentielle. Le nombre de votants à leurs primaires est significatif à cet égard.
Quant à l’extrême-droite, elle est plus forte que jamais. Du Brexit à Trump, elle va trouver matière à faire croire que ses fantasmes nationalistes et xénophobes peuvent devenir réalité. Elle n’a jamais été aussi proche du pouvoir et elle le sait.
Donc, mes camarades, en restant attachés à nos convictions, il nous faut rester unis pour défendre notre bilan, il nous faut nous rassembler pour résister à ces périls, il nous faut rester vigilants pour demain, car le parti socialiste a besoin d’une plate-forme réformiste, progressiste et sociale-démocrate pour survivre durablement.
Socialistes nous sommes, socialistes nous devons le rester, je vous y invite.
Amitiés Socialistes
Patrick Kanner
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[…] se sont mobilisés sincèrement depuis 3 mois. Permettez-moi cependant de revenir sur le contenu de la lettre que je vous ai adressée le 1er février, au lendemain des primaires. Je vous invitais à vous engager dans la campagne de Benoît Hamon, en […]