J’étais jeudi 6 avril à Sciences po Lille pour participer à une conférence, avec Thierry REY, sur « Le Sport au service du rayonnement de la France ».
A @ScPoLille avec Thierry Rey pour parler du #sport au service du rayonnement de la France. #Lille #SciencesPo #Paris2024 pic.twitter.com/RBEsTRhqmW
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) 6 avril 2017
Voir ci-dessous mon discours :
Mesdames, Messieurs,
Chers étudiants,
Les grands événements sportifs suscitent une forme de communion par delà les frontières et les continents.
Ils sont des occasions exceptionnelles de cohésion, de liesse populaire, de ferveur.
Ils sont aussi des occasions pour la France de rayonner dans le monde. Ils participent de notre diplomatie et de notre développement économique.
Oui, le sport est souvent considéré comme la cinquième roue du carrosse des politiques publiques, et pourtant, il revêt des enjeux considérables.
Parce que la France a pleinement conscience du potentiel que recouvre le sport, elle s’est donnée les moyens d’accueillir les plus grands événements sportifs.
1998 continue de marquer la mémoire de la France grâce à une parfaite organisation et à la victoire historique de notre équipe nationale, mais nous n’en sommes pas restés à cette date glorieuse.
Nous avons depuis accueilli nombre de compétitions mondiales et européennes. Pour les plus récentes et sans être exhaustif, j’indiquerai :
- les championnats du monde d’athlétisme en 2003,
- la Coupe du monde de Rugby en 2007,
- les championnats du monde de judo en 2011,
- les championnats du monde de tennis de table en 2012,
- les Jeux de la Francophonie et l’Euro de basket féminin en 2013
- la Coupe du monde de Rugby féminine en 2014
Le Gouvernement auquel j’ai eu l’honneur d’appartenir a repris le flambeau.
En 2015, nous avons accueilli :
- Les Championnats du Monde de cyclisme sur piste
- L’Euro de basket
- Le Championnat du monde d’aviron
En 2016
- L’Euro de football
- L’Euro de badminton
En 2017
- Les Championnats du monde de Handball
- Les Championnats du monde de Canoe-Kayak
- Les Championnats du monde de lutte
- Les Championnats du monde de Hockey sur glace
En 2018
- La Ryder cup
En 2019
- La coupe du monde de football féminin, ce dont je suis très fier.
L’Euro 2016 occupe une place particulière dans cette liste.
C’est le troisième événement le plus suivi au monde.
On estime à 1,24 milliards d’euros le surcroît d’activité économique potentiellement généré par l’Euro 2016.
Les dépenses réalisées par les visiteurs étrangers dans les stades et les fans zones sont estimées à 800 millions d’euros.
Et les marchés adressés aux entreprises françaises dans le cadre de l’organisation de l’Euro 2016 sont eux évalués à plus de 400 millions d’euros.
A ces sommes, il faut ajouter les 1,7 milliard d’investissements dans les stades qui ont mobilisé 20 000 emplois dans le BTP.
Les audiences télévisées ont été exceptionnelles, en France et à l’étranger. Pour le match France-Allemagne, 20 millions de téléspectateurs en France, 30 millions en Allemagne : aucun événement ne suscite autant d’engouement.
La France a, pendant ce mois, accueilli une partie du monde : 22 chefs de gouvernement ou d’Etat, 1,5 millions de billets ont été vendus à des étrangers soit 60% des ventes totales.
Voilà concrètement ce que veut dire mettre « le sport au service du rayonnement de la France ».
Cette attractivité sportive de la France reflète une volonté politique de son gouvernement.
Depuis mai 2012, nous travaillons à nous « réarmer ». La métaphore militaire peut sembler dure mais nous avions besoin de retrouver une crédibilité écornée par les échecs successifs à l’accueil des JO.
Le ministère s’est réformé : restructuration de la Délégation Interministérielle aux Grands Evénements sportifs et nouvelles coopérations avec le mouvement sportif, à qui a été confiée la conduite de la diplomatie sportive via la création du Comité français du sport à l’international (CFSI).
Le Ministère des Affaires Étrangères quant à lui a désigné un ambassadeur pour le Sport et des référents dans les postes diplomatiques.
Il s’agit de s’adapter à l’évolution des rapports géopolitiques dans le sport, et d’appréhender différemment nos moyens d’influence pour mieux les utiliser, dans le cadre de la francophonie sportive par exemple, où le mouvement sportif a lancé plusieurs actions importantes.
Cette construction de la diplomatie sportive doit s’accompagner de nouvelles formes d’action en matière d’économie du sport.
Le sport représente plus de 42 milliards d’euros de dépenses en France, et près de 300 000 emplois.
Dans un monde où la compétitivité des acteurs internationaux, tout particulièrement dans le domaine du sport, est toujours plus forte, le gouvernement veut aider les entreprises françaises à prendre toute leur place.
Au sein du ministère, la création d’un bureau de l’économie du sport et du sport professionnel répond précisément à ce besoin d’outils pour mieux accompagner les acteurs économiques du sport.
Les démarches lancées avec UBIFRANCE, avec le Ministère des Finances, vont également dans ce sens.
La structuration d’une filière de l’économie du sport porte ses fruits avec des marchés qui s’ouvrent un peu partout dans le monde. La France reste le terrain privilégié de démonstration du savoir-faire des entreprises françaises.
La réussite, le rassemblement, la fête, ne se décrètent pas. En coulisse, avant et pendant, c’est un travail considérable qu’il faut mener pour offrir les meilleures conditions d’accueil, dans des infrastructures modernes et des équipements de qualité.
Derrière la réussite de l’Euro, puis des Championnats du monde de Handball en janvier, et des grands événements sportifs de ces prochains mois, il y a notre candidature aux Jeux de 2024.
Alors que la France a été terriblement choquée, nous voulons lui donner des occasions positives de se rassembler, de se fédérer, et de se projeter.
Quelle plus belle occasion qu’une candidature à la plus grande manifestation mondiale ?
Nous travaillons avec le mouvement sportif à susciter l’adhésion populaire autour ce projet.
Associer les plus enthousiastes, enthousiasmer les plus indifférents, convaincre les sceptiques. Cette candidature sera le succès d’une nation.
C’est une ambition collective donc, qui associe au premier chef le mouvement sportif avec ses milliers de bénévoles, les fédérations nationales, les pouvoirs publics, les entreprises, les sponsors.
Lorsqu’un pays organise de tels événements, il est regardé par ses propres citoyens et par ceux du monde entier.
J’ai la conviction qu’un grand événement sportif peut devenir partie intégrante du patrimoine d’une nation.
J’espère que le 13 septembre prochain, la France verra son patrimoine s’enrichir. Dans l’intérêt des Français, et notamment de votre génération.
Seul le prononcé fait foi.
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