Le 20 septembre 2018, j’ai été auditionné par François CORMIER-BOULIGEON, Député et Françoise GATEL, Sénatrice, dans le cadre de la mission parlementaire sur le sport pour tous.
Le Président de la République a fixé l’ambition d’augmenter le nombre de sportifs de 3 millions. Dans sa lettre de mission, le Premier Ministre dit qu’il veut « mettre la France en mouvement » : j’ai répondu aux Parlementaires en mission que la France n’avait pas attendu En Marche ! pour se mettre au jogging.
Devant eux, j’ai défendu la vision du mandat précédent. Quand j’étais Ministre, le sport avait été souhaité lien social, opportunité d’insertion et promoteur de citoyenneté.
Depuis 2015, le plan « Citoyens du Sport » a créé quelques 400 emplois d’éducateurs spécialisés, souvent dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville en addition des 1000 emplois déjà soutenus pour la période 2015-2017 par le CNDS, qui a eu pour priorité de réorienter ses financements vers les territoires et les publics les plus éloignés de l’accès la pratique sportive. Nous avons valorisé l’activité des jeunes dans les associations sportives, avec notamment plus 12 000 jeunes bénéficiaires d’une mission de service civique dans les fédérations et clubs sportifs (15% des missions de SC en 2016). Nous avons lancé le programme « J’apprends à nager », dont ont pu bénéficier plus de 40 000 enfants. Nous avons rendu possible la prescription médicale des activités physiques et grâce à la publication des décrets d’application du sport sur ordonnance bénéficiant à près de 11 millions de Français souffrant d’affections de longue durée. Nous avons soutenu le handisport, notamment grâce à l’augmentation de la subvention allouée au CPSF ainsi qu’une augmentation de 20% des crédits du Budget Sport pour la pratique adaptée et le handicap.
Cette ambition pour le développement de la pratique sportive, nous l’avons eue jusqu’au bout. Le 22 mars 2017, je présentais en Conseil des Ministres le programme « Sport et Société ». C’était un programme ambitieux contenant 24 mesures mettant la pratique sportive au cœur du projet de société. C’était, avec le plan « Héritage » dont la mise en œuvre incombe au CNDS, le deuxième axe fort de l’accompagnement de l’Etat en faveur de la candidature française aux JO 2024 : 20 millions d’euros de crédits spécifiques ciblaient directement les territoires, notamment pour venir en soutien du monde associatif : une façon de diffuser sur l’ensemble du territoire français les externalités positives de Paris 2024.
Pour donner suite à un rapport de l’IGJS en avril 2017, nous avions également prévu la montée en charge d’un « institut du sport pour tous », sous la forme éventuelle d’un service à compétence nationale. Le rapport mettait en lumière le foisonnement des initiatives sur le thème de la démocratisation du sport et le besoin de mise en réseau des acteurs.
Enfin, nous avions validé un plan exceptionnel de soutien de 10 millions d’euros par an sur 4 ans afin de répondre de façon volontariste aux besoins des territoires ultramarins et de la Corse.
A ce jour, nous ne connaissons pas l’état de ces trois chantiers. Pire ! En fait même d’avancées, le Gouvernement recule sur tous les terrains.
La France accueillera bien les Jeux Olympiques en 2024 ; mais en 2018, on supprime de moitié les ressources du CNDS. L’Equipe de France est championne du monde de football au début de l’été ; mais à la rentrée, le Premier Ministre suggère la suppression de 1600 temps-pleins au Ministère des Sports. Tout le monde, dit-il, doit être mis à contribution. Et dans l’effort de guerre, on réduit les emplois aidés à peau de chagrin, on diminue les subventions aux clubs amateurs ; on ampute le sport français, professionnel et amateur, des besoins dont il a tant besoin !
Même si cela semble avoir échappé à la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, le gouvernement précédent a obtenu d’accueillir les Jeux Olympiques en 2024 en soutenant et travaillant aux côtés du CNOSF et des Fédérations pendant de longues années. Aussi, le nouveau monde ferait bien de ne pas saper les réussites de l’ancien monde sous le prétexte de tout renouveler et tout réinventer, même les méthodes de travail qui ont fait leurs preuves. A minima, il s’agirait de financer !
Pour montrer tout mon soutien au monde sportif à la veille d’un Projet de loi de finances 2019 risqué, j’ai bien évidemment signé la pétition lancée ce vendredi 21 septembre par le Comité National Olympique et Sportif Français. Nous réclamons des moyens budgétaires à la hauteur mais également la reconnaissance des apports humains, économiques et sociétaux du sport.
En fait, les points de vue du Gouvernement et du CNOSF, si l’on en croit la lettre de mission « Sport pour tous » et les termes de la pétition, ne sont pas si éloignés. Quelques dizaines de millions d’euros en plus sur la ligne sportive du budget 2019 et nous pourrions être tout à fait réconciliés. Joyeuse Fête du Sport à toutes et à tous !
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